L'évacuation dans les Landes

Evacuation des habitants dans le département des Landes 1939-1940

Parallèlement à l'édification de la Ligne Maginot, le gouvernement conçut un autre plan, celui de "l'Evacuation des populations civiles habitant la zone de défense".

La mobilisation générale du 1er septembre 1939 entraîna le départ des populations dans la quasi-totalité des communes de première zone (environ 70 dans le Haut-Rhin) où les maires et la gendarmerie procédèrent à l'exécution du plan. Le département de correspondance fut les Landes pour les communes des arrondissements d'Altkirch et de Mulhouse.

 

C’est donc le 4 septembre 1939, sur ordre du Préfet du Haut-Rhin que les habitants de Winkel durent  évacuer le village avec, par personne, 30 kg de bagages et des vivres. Ils n’eurent que quelques heures pour réunir le ravitaillement nécessaire à cinq jours de voyage et leurs effets. Pour transporter leurs affaires, les femmes fabriquaient des sacs à dos de fortune avec des draps.

 

Le départ eut lieu le 4 septembre dès 8 heures du matin. La population fut embarquée sur des camions ou des charrettes attelées par du bétail abandonnant ainsi avec tristesse maisons, animaux domestiques, cheptel, train de culture et récoltes.

Arrivés à Dannemarie, les habitants de Winkel furent accueillis par d’autres réfugiés. Ils passèrent la nuit dans une salle à côté de la gare avec de la paille au sol pour un minimum de confort. Le lendemain ils montèrent dans le train, entassés dans des wagons à bestiaux avec de la paille au sol; quelques banquettes en bois pour les mamans et les enfants. Ils vécurent des journées épuisantes démunis de tous moyens d’hygiène.

 

Le voyage, interminable, dura 6 jours avec de longs arrêts sur des voies secondaires. Ils arrivèrent enfin dans les Landes le 8 septembre 1939.

La population d’une même localité fut souvent répartie sur plusieurs communes d’accueil. Les habitants de Winkel le furent en majorité à Commensacq (140 personnes), Escource (10 personnes), Sabres (38 personnes), Trensacq (32 personnes) et Mimizan (10 personnes). Au total 240 personnes furent relogées.

 

L’installation dans les villages landais ne se fit pas sans difficultés. Les Alsaciens s’efforcèrent tant bien que mal de s’intégrer à la vie quotidienne des Landais.

Ils durent se contenter de logements de fortune : grange, écuries ou encore maisons laissées à l’abandon. Ces logements étaient démunis d’eau et d’électricité, les habitants du Sud-Ouest n’ayant guère mieux à leur offrir. Ils leur faudra une sacrée dose d’optimisme pour s’adapter à leur nouvelle vie, habitués au traditionnel poêle à bois, ils découvrirent la cheminée et une marmite pour toute casserole avec au menu du poulet, de la soupe au potiron et des haricots blancs.

La situation s’arrangea après quelque mois avec le concours des habitants locaux et l’arrivée des trains de marchandises, apportant vêtements, chaussures et literie… au printemps 1940. L’Etat alloua une indemnité journalière de dix francs par personne de plus de treize ans et de cinq francs par enfant. Ces allocations étaient supprimées dès qu’un évacué trouvait du travail. Les réfugiés recevaient leur courrier,  transmis dans la zone évacuée grâce à l’administration des P.T.T..

 

Malgré les problèmes liés à la langue (les Alsaciens furent nommés : les « Ya-Ya »), les différences de culture et de sensibilité, la compréhension, le généreux dévouement et la solidarité du département d’accueil ont permis de surmonter tous les obstacles. Au fil des semaines, l’école, les fêtes, notamment religieuses, furent autant de vecteurs d’un respect réciproque. Peu à peu, les Alsaciens apportèrent leur aide aux agriculteurs et aux entreprises. D’autres trouvaient du travail en forêt, dans des scieries, papeteries, industries d’armement ou chez des artisans… Des premiers liens se nouèrent, les femmes alsaciennes commencèrent à cultiver des potagers.

 

A la demande du gouvernement, la fête de Noël 1939 s’est transformée en une manifestation de grande solidarité. Les sapins et les chants réunissaient Alsaciens et Landais pour le plus grand plaisir des enfants.

La défaite de la France en juin 1940 plongea tout le monde dans l’inquiétude.  Avec l’armistice signée le 22 juin 1940, les Alsaciens et les Mosellans venaient à nouveau de perdre leur patrie. Comme leurs ancêtres en 1870, ils resteront français de cœur sous une administration allemande.

 

Le rapatriement de la population évacuée se fit en septembre 1940. Les Alsaciens étaient soulagés de pouvoir rentrer chez eux, mais ils durent affronter la dure réalité : leurs maisons avaient été endommagées, pillées, saccagées, les meubles ayant servi de bois de chauffage, le cheptel avait disparu, les terres étaient restées en friche. De plus, ils découvrirent un pays annexé au IIIème Reich  (annexion qui va durer 4 années et 6 mois) avec la germanisation : il était alors interdit de parler français, de garder chez soi des drapeaux tricolores, de conserver des livres français, de porter le béret et de parler l’alsacien.

 

Tout ce qui avait un lien avec la France fut proscrit, les noms des lieux, des villages, les prénoms furent germanisés.

 

Enfin, c’est avec l’arrivée de la 1ère Armée Française commandée par le Général de Lattre de Tassigny, le dimanche 19 novembre 1944, qu’a eu lieu la libération du Sundgau et de Winkel.

 

Les Winkelois n’oublieront pas l’accueil familial et fraternel des Landais. Entre les deux communes, c’est une belle histoire d’amitié longue de plusieurs décennies, qui a pris naissance en 1939, aux heures sombres de l’évacuation. Cette amitié a été couronnée par un serment de jumelage le 15 juillet 1978 à  Winkel et le 12 août 1979 à Commensacq engageant les deux municipalités à maintenir des liens permanents.

 

Pour honorer le 40ème anniversaire du jumelage, cet engagement solennel a été renouvelé par les communes le 7 août 2018 à Commensacq sous l’égide des maires Martine Tapin et Grégory Kugler  avec la présence de tous les membres des deux associations landaises et alsaciennes.

 

 

Témoignages ...


Mme Antoinette Hoenner, née Rosé en 1930, 89 ans.

Témoignage recueilli en 2019

 

" Nous avions appris que nous allions être évacués en septembre 1939 … il me semble que tout s’est passé très rapidement.

 

Nous sommes partis avec le camion Doll conduit par Josy Hollaender, mon oncle. Nous étions assis sur des bancs, à l’arrière du camion, jusqu’à Dannemarie. On nous a ensuite conduits dans une grange en attendant d’être embarqués dans un train de marchandises, le soir.

Nos mères ont posé des couvertures sur le sol. Nous, les enfants, étions couchés sur les couvertures et nos mères étaient assises à nos côtés.

En cours de route nous avons fait un arrêt ; je ne sais pas où. Là nous avons reçu des fruits que nous ne connaissions pas (des pêches).

 

Notre famille est arrivée à Escource, sur la place du village. Ma mère, mes frères et sœurs et moi avons été logés dans une grande maison. Notre père et sa mère ont été logés dans une petite cabane dans la forêt. Nous étions avec Mathilde Schmitt (Martis), son mari et leurs quatre filles. Nous sommes restés à Escource jusqu’en janvier 1940.

Puis nous sommes partis vers Mimizan-Plage, où toute la fratrie a été réunie.

Jules Rosé, mon père, travaillait alors dans une fonderie. Nous étions avec les Blenner, Céline Hoenner et ses parents. Au printemps Jules a trouvé un emploi comme charpentier et nous avons à nouveau déménagé vers Mont-de-Marsan.

 

A partir de mai la France était occupée.

Il y a eu alors des restrictions alimentaires. Chaque jour, nous ne pouvions chercher que du pain et du lait.

A l’école nous apprenions le français. Je ne me souviens pas avoir eu des difficultés. "

 


Mme Irma Hoenner, née Schmitt en 1928, 91 ans.

Témoignage recueilli en 2019

 

" Nous sommes allés à Dannemarie avec Flora notre cheval. Puis nous avons embarqué dans un train de marchandises en direction des Landes.

Une fois arrivés sur place, nous n’avons pas pu choisir avec qui nous voulions rester. Tout était déjà planifié. On nous a emmenés à Escourse.

Pendant 8 jours, nous avons logé chez des gens puis dans une grande ferme où nous étions trois familles.

Chaque famille avait une chambre à coucher. Il y avait des lits en bois. Les matelas, les couettes et les oreillers étaient remplis de feuilles de maïs séchées. Nous devions nous partager la cuisine. Chaque famille se faisait à manger, l’une après l’autre. On ne mangeait pas ensemble.

Mon père avait du travail dans une scierie à Saint-Médard. Il partait toute la semaine.

 

 Au début nous n’allions pas à l’école, ensuite seulement le matin. Il fallait parcourir 7 km à vélo. C’était beaucoup, j’avais 11 ans.

Puis, à cause des allocations familiales, nous avons été obligés d’aller à l’école toute la journée. Alors nous emmenions notre repas de midi, de la soupe et des crêpes aux cerises.

Le dimanche toute la famille partait à vélo vers Mimizan-Plage pour une promenade à la mer. Nous trempions juste nos pieds dans l’eau. Nous allions aussi voir la famille proche dans d’autres villages.

 

Ma maman faisait le ménage chez les gens à qui appartenait la ferme. Elle les aidait à ramasser les pommes de terre et pour d’autres choses encore. Elle leur préparait aussi à manger. Elle leur a fait du pot-au-feu parce qu’ils ne connaissaient pas ce repas.

Le curé de Wolschwiller était aussi dans le village. Il est venu voir notre père pour lui dire que nous devions aller à la messe le matin. Mais notre père n’était pas d’accord, le chemin était trop long pour ensuite encore aller à l’école.

Cette année-là il a neigé dans les Landes alors qu’il n’y avait encore jamais eu de neige auparavant.

 

Nous jouions toujours dans la forêt de pins avec les récipients contenant la résine. Un jour nous avons  allumé un récipient qui s’est ensuite renversé sur le genou de mon frère Gérard. Il n’avait plus de peau. Ma maman a dû le soigner très longtemps. "

 


Mme Irène Doll, née Lorentz en 1928, 91 ans.

Témoignage recueilli en 2019

 

" Le 4 septembre 1939, j’avais 11 ans. Nous sommes partis assis sur un chariot à ridelle tiré par Flora le cheval de Stehlin Alphonse; direction la gare de Dannemarie. Avant Durlinsdorf, la poussette emmenée par Angélique Blenner, attachée à l’arrière du chariot, s’est détachée et à été abandonnée.

A Dannemarie, on a passé la nuit à la gare sur de la paille. Le matin, Madeleine Gass est arrivée, paniquée, avec un mouchoir sur la bouche, en disant qu’il y avait une alerte au gaz, C'était une erreur.

Puis il y a eu l départ vers les Landes, dans un train avec des bancs en bois. Les personnes voyageaient debout, assises ou couchées par terre, avec presque rien à manger. Les aliments emportés commençaient à être périmés et les poux sévissaient.

Arrivées en soirée à la salle communale de Commensacq, les personnes étaient reparties par famille dans des maisons ou des granges souvent abandonnées. Notre famille a été logée dans une dépendance du château de Commensacq. Les premières nuits on dormait sur de la paille. Au fur et à mesure ont été installés des lits en bois avec des matelas faits avec des feuilles de maïs séchées puis un fourneau fut installé.

Tous les jeudis, on allait au château avec la gouvernante.

Au presbytère étaient installés le curé Schultz avec ses gouvernantes et deux religieuses qui enseignaient dont Sœur  Marie Eugène.

Après les cours des distributions de pain et de chocolat  avaient lieu.

Theophile Froehly dit Thedor, frère de Nanette, faisait l’animation avec ses discussions en alsacien avec les Landais; il était la risée du village.

Les femmes et les enfants ramassaient des feuilles de maïs pour les sécher et en faire des matelas.

Les hommes allaient travailler à Mimizan en usine pour la semaine.

Les évacués touchaient pour la première fois des allocations familiales et des indemnités. On ne vivait pas trop mal, par rapport au revenu de notre petit train de culture.

Maman faisait la traductrice pour les évacués en compagnie de la secrétaire de mairie.

Je me souviens que les garçons jouaient aux billes et souvent nous embêtaient. Il y avait les frères Froehly Edouard, Henri et Schmitt Marcel qui arrivaient à se déplacer en échasses.

Cela a duré pratiquement  un an.

En rentrant en Alsace en train, maman était très malade. On l’avait installée sur une banquette rembourrée, mais les soldats Allemands l’on déplacée pour la mettre sur un banc en bois. Arrivés à Mulhouse, on a du l’hospitaliser,  gravement malade. "

 


Mme Marcelline Grandgirard, née Froehly en 1935, 84 ans.

Témoignage recueilli en 2019

 

" Départ en septembre 1939 en gare de Dannemarie.

Il y avait Lucien, Antoinette, Joseph, Arsène, René, notre mère Julie Froehly et moi. Mon père Joseph Froehly, étant maire du village à cette époque, devait encore rester pour mettre en ordre différents papiers. Il était seul au village avec le garde-champêtre Joseph Lorentz. En parallèle, les soldats allemands s'installèrent dans nos maisons.

Au bout d'environ dix jours de voyage en train, nous voilà enfin arrivés dans les Landes.

C'est alors que nous fumes répartis dans les différentes familles. Nous, nous retrouvames à Escource dans une maison vacante vis-à-vis d'une famillen landaise nommée Lestriot, famille très gentille qui appréhendait notre arrivée. Nous habitions avc tante Nanette et la famille Groff.

Plus tard, notre père nous rejoignit, et il a rapidement trouvé du travail dans une fabrique de papier située dans les environs d'Escource.

Il a bien fallu trouver un moyen pour s'y rendre, c'est alors que le curé du village lui a fourni une vieille moto.

Les enfants en âge scolaire, furent inscrits à l'école du village. René et moi étions trop jeunes.

Tous les matins, Lucien avec son vélo, nous cherchait sept litres de lait dans une ferme du village voisin. Tante Nanette et ma mère nous concoctaient de bons petits plats, et comme le soleil était toujours au rendez-vous, nous en profitions pour manger dehors. Je garde un très bon souvenir de notre séjour dans les Landes. Au bout d'une année, voilà venu le temps du retour en Alsace, nous avions tous un pincement au coeur tellement des liens d'amitié s'étaient créés.

A notre retour nous fumes agréablement surpris de retrouver notre chat toujours vivant et bien portant devant notre maison. "

 


Parcours vers les Landes : récit de Gustave Lorentz

Départ de Winkel le 4 septembre 1939

 

Vers :   Dannemarie - Belfort - Lure - (Luxeuil ?) - Moulins - Gannat - Louroux-de-Bouble - Lapeyrouse - ( Hids ) - Commentry - Champlet - Montluçon - Huriel - Treignat - Périgueux - (Niversag) - (Versames) - (La Gélie) - Le Bouisson - (Bonte du Casse) - Mezin - Saint Pé - Saint Simon - Gabarret - Villeneuve-de-Marsan - Mont-de-Marsan - Labouheyre - Escource (Gare)

 

Arrivée le 8 septembre à Escource à 10 heures  

 

Evacuation dans les Landes avec un train de marchandises dans lequel  ils devaient se tenir debout.

 

Récit de Pierre Dagrau (1922-2017), maire honoraire d’Escource

" Ayant vécu de près l’arrivée en gare d'Escourse de ces populations évacuées, j’en ai gardé certains souvenirs relatés ci-dessous :

 

Le 7 septembre 1939, dans la matinée, la mairie reçut un coup de téléphone de la Préfecture des Landes, lui indiquant l’arrivée, dans l’après-midi, de populations alsaciennes, évacuées préventivement et dont un train entier était en gare de Labouheyre.

 

Les gens, venant de villages frontaliers, avaient embarqué le 4 septembre 1939, en gare de Dannemarie, dans des wagons à bestiaux et avaient circulé de gare en gare pendant une semaine, traversant la France par le Massif Central.

 

Près de 200 personnes étaient attendues. Les wagons en gare de Labouheyre avaient été répartis dans les diverses communes de la région, desservies par la voie ferrée.

Evidemment, comme gouverner c’est prévoir, rien n’avait été organisé pour l’hébergement de ces populations.

M.Mano, secrétaire de mairie, en l’absence du Maire, prit la décision de demander aux habitants d’Escource, d’héberger temporairement ces familles. Le garde-champêtre Joseph Dupoy et les employés communaux, firent le tour de la commune pour faire le recensement des personnes qui accepteraient de recevoir ces familles.

M. Mano vint me trouver, mon père étant absent ce jour là, me demandant de venir avec notre camionnette, pour amener des gens dans les quartiers, ceux-ci étant assez éloignés du bourg de deux à sept kilomètres.

 

Donc dans l’après-midi, le train de Labouheyre-Bias, qui desservait les trois gares d’Escource, amena quatre ou cinq wagons à bestiaux desquels débarquèrent ces gens harassés par ce long voyage épuisant et effectué dans des conditions plus que difficiles.

Chacun avait eu droit à un baluchon de trente kilos dans lequel ils avaient mis leurs biens les plus précieux avec quelques vêtements personnels. Ils étaient en majorité de Winkel et de Wolschwiller.

 

La première surprise pour les Escourçois présents qui venaient chercher ceux qu’ils acceptaient d’héberger, fut que ces gens parlaient allemand « pour mes oreilles ». En effet, ces populations adultes qui n’avaient connu que l’école allemande avant 1918, parlaient le dialecte alsacien. Seuls les jeunes parlaient le français.

Moi-même, avec ma camionnette, j’assurai la répartition dans les quartiers avec le garde champêtre (il y avait très peu de voiture à l’époque).

Cela dura tout l’après-midi. J’ai le souvenir du dernier voyage au quartier Bergit, alors qu’il faisait nuit noire, au bout d’un chemin de terre, il n’y avait pas de route de quartier, j’appelai à coups de klaxon les gens qui hébergeaient. Ils arrivèrent les uns après les autres avec des lampes-tempête, les seuils éclairages portatifs. Mais mes voyageurs épuisés et complètement paniqués refusèrent de descendre. Il y avait des enfants qui pleuraient. Après conciliabules et paroles de réconfort, ils acceptèrent d’aller dans des familles présentes.

Revenant chez moi assez tard, on m’attendait pour manger. Je trouvais la maison bien bruyante, ma mère avait ramené la famille d’Achille Bir de Wolschwiller.

Un souvenir de cette soirée : ma mère avait mis une nappe blanche pou mettre le couvert, comme pour les jours de fête. Quand je lui en fit la remarque, elle me répondit : « quand on reçoit des amis, je mets une nappe blanche ».

Pour assurer l’hébergement définitif de ces familles, la mairie, après avoir recensé les maisons vides, me convoqua le lendemain pour ramasser des meubles et objets ménagers pour aménager ces logements afin d'y loger des familles ensemble. Cela dura plus d’une semaine.

Par la suite certaines familles ayant des hommes en âge de travailler, partirent à Mimizan travailler pour les papeteries et trouvèrent des logements équipés à la plage.

Pendant ce séjour d’un an, deux personnes âgées sont décédées à Escource.

On connaît la suite : l’arrivée des troupes allemandes d’occupation 1940.

Celles-ci s’occupèrent du rapatriement de ces populations en Alsace, qu’ils avaient de nouveau annexée. Elles repartirent en août 1940 de la gare de Labouheyre, en wagons voyageurs par la vallée du Rhône.

 

Espérons que les jeunes générations landaises et alsaciennes continueront à entretenir la flamme de l’amitié ! "